Poème anatomique

Nous sommes bipèdes, avec nos sac-à-dos et nos soucis sur les épaules.
Et nous nous tassons, nous nous rapetissons, nous nous contorsionnons sous le poids de la vie.
Et nos maux viennent souvent de cet amoindrissement de notre espace intérieur. 
Si nous nous tassons, nous écrasons notre dedans.
Notre contenu interne, pressé, comprimé, écrasé, diminué, est à l’étroit.
Et sa charpente, fissurée, perd peu à peu ses capacités à supporter la vie.
Je fais le rêve fou d’offrir de l’espace et du temps pour le trouver,
De la place, des distances, et des inspirations superbes pour grandir encore,
Grandir quand on est petit et surtout grandir quand on est vieux…
Et faire tout les jours de l’espace en soi,
Repousser le sol et laisser ses pensées voguer vers les nuages,
Le crâne léger comme un ballon.


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