NEUF CONSEILS POUR DANSER PENDANT LA GROSSESSE ET LA NAISSANCE


Danser pour rester en mouvement

Danser pour se connecter à la Terre

Danser pour se relier à ce qui est tangible

Danser pour se bercer et bercer bébé

Danser pour libérer les hormones du bonheur




 

L’accouchement est une expérience physique, corporelle, sensorielle. Ces sensations nous guident, nous aiguillent nous informent de ce qui se passe et ce qu’il y a à faire. Prenez donc le temps, pendant la grossesse, d’aller à la rencontre de ces sensations nouvelles, de ces modifications qui parcourent votre corps, pour les accueillir et les accepter.


Danser un peu chaque jour est bénéfique. Mais être en mouvement ne veut pas forcément dire bouger, gesticuler, gigoter. Cela peut aussi vouloir dire mettre du mouvement à l’intérieur de soi, apprécier les mouvements du squelette, des tissus, les mouvements de la respiration et leurs amplitudes. On peut investir l’espace autour de soi et aussi faire de l’espace en soi, dans des zones très précises, dans des zones coincées. On peut penser chaque lieu du corps, danser dans les lieux qui font mal et accompagner avec l’imaginaire les lieux du corps qui vont s’étirer pour laisser passer bébé.


Transcender la frustration de ne pas pouvoir se préparer comme on le souhaite, de ne pas être entourée comme on le désirerait et en profiter pour s’écouter, écouter bébé, écouter les messages du corps et se faire confiance. Moins on entend d’indications, de bruits, de mots, de conseils, plus on est libre de faire ce que le corps nous appelle à faire. Cette solitude peut être l’occasion d’un temps plus privilégié avec soi et avec bébé.





Loin du regard des autres, il est plus facile de quitter ses manières, ses habitudes corporelles, ses postures habituelles. Et nous aurons besoin de cela lors de l’accouchement. Nous aurons besoin de retrouver cette part de nous animale, de ramper, de se balancer, de tirer la langue, de souffler, de rugir, de chanter. Pour supporter le travail, pour le supporter comme un supporter supporte un joueur de foot ! Pour l’accompagner, l’aider à faire son boulot et ne pas aller à l’encontre de ce qui s’étire, ce qui s’ouvre…


Expérimenter des postures animales, s’imaginer lionne, panthère, guenon, baleine à bosse, panda, koala… On ne sait pas ce qui nous soulagera le jour J, alors il est bien d’oser dés maintenant entrer dans des postures étranges, non usuelles, inhabituelles. Essayer, d’écarter les genoux, mettre les pieds en dedans, se suspendre, se mettre à quatre pattes et y rester, pour dépasser l’image que l’on a de soi et entrer dans des sensations. Et à chaque fois prendre le temps de laisser s’infuser les postures, d’éprouver le corps, de ressentir vraiment.



Pensez la colonne vertébrale comme un arbre qui porte trois cabanes, le tête, la cage thoracique et le bassin. Pensez qu’il lui faut des racines, fesses dans l’assise ou pieds dans le sol. Pensez que c’est la colonne qui prend le relais de la ceinture abdominale distendue. Pensez à vous ériger, vous grandir, en respectant la courbure lombaire naturelle. On place d’abord son bassin, puis on laisse la colonne s’organiser au dessus, libre de bouger. La position demi assise tasse les lombaires et le ventre. On ne respire pas bien. Le diaphragme est comprimé et tout pousse sur le périnée. Préférez la position assise, debout ou allongée sur le côté.


Périnée vient du grec Péri (autour) et Ineo (faire évacuer). C’est un ensemble de tissus. Il n’a pas besoin d’être mou pour laisser passer bébé mais il doit être capable de s’étirer. Et un muscle qui s’étire bien est un muscle qui a une bonne capacité contractile. On peut donc aller à la rencontre de son périnée pendant la grossesse. Tester contracter et détendre, serrer et relâcher, monter et laisser faire, alterner des phases de suspension des différentes parties du périnée sur l’expiration et laisser faire l’inspiration qui remplit.


Une danseuse enceinte m’a demandé comment il fallait pousser. Je lui ai répondu avec mes mots, qu’il fallait trouver la puissance dans la colonne vertébrale, dans l’appui des pieds, des mains. Qu’il fallait trouver de bons appuis pour pouvoir expirer profondément, laisser les muscles transverses se contracter, réduire le diamètre de l’abdomen, tout en laissant le périnée et les tissus du bassin s’étirer. Accompagner bébé avec son imaginaire, penser à laisser passer, à faire un chemin, lui parler. Et accepter que les choses se passent comme elles doivent se passer… Cherchez donc comment détendre le périnée sur l’expiration.


La respiration a d’infinis pouvoirs, d’infinis bénéfices, profitez-en ! Ecoutez la respiration lorsque vous avez mal quelque part, quand le travail commence, quand vous êtes inquiète, après l’accouchement… Et pensez à la respiration hypopressive.



Illustration Cyrielle Lefebvre


Ingrid Bizaguet
Malakoff, le 08/01/2021



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